Rabat, 28/11/07- La citoyenneté en Europe ne peut être que multiculturelle mais un certain nombre de règles doit être désormais observé et respecté, a affirmé mardi le professeur belge Marco Martiniello.
Intervenant sous le thème "la politique d'intégration et de citoyenneté multiculturelle dans l'Union européenne", à l'occasion d'une conférence à l'Institut français de Rabat (IFR), M. Martiniello qui, a d'emblée affirmé qu'il n'y avait pas de "pouvoirs divins" en la matière, a tenté d'apporter une série de réflexions sur les relations entre les différentes communautés.
Soulignant que "l'Europe est entrée dans une phase de diversification culturelle", il regrette qu'un désaccord persiste quant à la définition de l'identité culturelle, puisque l'être humain est souvent réduit à un seul volet de son identité, sa religion.
A cet égard, M. Martiniello (titulaire du cours de la sociologie des migrants à l'Université de Liège) faisait référence à la communauté maghrébine vivant en Europe et que certains veulent réduire seulement à sa croyance religieuse, en l'occurrence l'Islam.
Cette approche des choses n'étonne pas le chercheur puisqu'il estime que: "ce que l'on dit en Europe sur les musulmans, nous l'avons raconté, il y a 40 ans sur d'autres communautés".
Le professeur, qui fait remarquer qu'un "lien est souvent établi entre les processus d'affirmation culturelle ou identitaire et les problèmes d'ordre économique et social que vivent les communautés", s'interroge: "un immigré qui se trouve face à un problème à savoir la recherche d'un travail, est-il confronté à ce moment là à une question culturelle ?" M. Martiniello qui revendiquait haut et fort, lors de son intervention, "je suis un européen" et admet ne pas être orfèvre en matière des religions et encore moins celle musulmane, ne peut tolérer qu'on puisse parler d'"un Islam"ou d'"un Musulman" mais plutôt des "Islams" et des "Musulmans".
Et le chercheur d'expliquer que le multiculturalisme ne remettant pas en cause le fonctionnement du gouvernement, suppose une pluralité de cultures, de pratiques sociales, de politiques publiques (écoles, emplois) et de demandes multiples (construction de mosquéesà).
Le multiculturalisme prône également le partage de l'espace public dans le respect de chacun et reconnaît qu'il est légitime que des communautés aient un espace pour pouvoir se rencontrer et communiquer.
Se référant à la théorie du "choc des civilisations" de Samuel Huntington, M. Martiniello l'a qualifiée notamment de "simpliste" car, a-t-il affirmé, il ne peut y avoir de "frontière herméneutique" entre les différents groupes et les multiples sociétés.
"Nous (l'Europe) avons été un continent d'immigration, nous le sommes encore et nous le resterons toujours", a-t-il dit.
Et M. Martiniello de regretter que les groupes qui coexistent (marocains, sub-sahariens, italiens, belgesàetc) et créent une dynamique urbaine, (notamment dans les arts et la musique), en amenant sur le continent européen de nouvelles cultures, puissent souffrir de discriminations.
"En Europe, nous vivons dans une société qui n'est pas égalitaire. Cette inégalité existe entre les villes et les quartiers et cela prend une forme de ségrégation, d'où des difficultés pour les différents groupes de parler entre eux", a déploré le chercheur.
"Il n'y a que le travail autour de la cohésion sociale et le respect de la diversité culturelle - qui ne signifie pas qu'il faut tout accepter - qui peut remédier à une telle situation", a-t-il préconisé.
M. Martiniello est également directeur de recherche au Fonds national de la recherche scientifique à l'Université de Liège (Ulg), chercheur associé à l'INED-Paris (Institut national d'Etudes démographiques) et membre du Comité Board d'IMISCOE (International Migration, Integration and Social Cohesion - réseau d'excellence financé par l'UE et réunissant 450 chercheurs en sciences sociales).
Le chercheur Martiniello a participé à une vaste étude menée par la Fondation Roi Baudouin, en collaboration avec plusieurs spécialistes des questions migratoires et récemment avec Andréa Réa de l'Université Libre de Bruxelles (ULB). Il a achevé la publication d'un ouvrage intitulé "Immigration et intégration en Belgique francophone".
Cette rencontre s'inscrivait dans le cycle de conférences co-organisé depuis plusieurs années par la délégation Wallonie-Bruxelles et l'Institut français de Rabat (IFR).
Source : MAP
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