La décision de subventionner les farines libres jusqu’au 31 décembre a-t-elle été prorogée? A en croire le dernier avis d’appel d’offres portant sur l’achat de 314.100 tonnes de blé tendre, on serait tenté de répondre par l’affirmative. D’autant plus que les livraisons sont attendues pour le 20 janvier 2008 et que d’autres options d’achat seraient aussi en préparation. D’où l’effet de surprise manifestée parmi les importateurs de céréales au Maroc. Surtout qu’ils avaient obtenu toutes les assurances quant à la révision imminente du système actuel.
Ceci, juste au lendemain de la nomination du nouveau ministre de l’Agriculture, à qui des propositions ont été communiquées. «Effectivement, nous avons anticipé l’approvisionnement du pays», reconnaît Abdellatif Guedira, directeur général de l’Office interprofessionnel des céréales et légumineuses (Onicl). «Mais la concertation avec la profession est en cours pour régulariser la situation au niveau règlementaire», est-il précisé. Pour rappel, le système instauré le 27 septembre dernier, par arrêté ministériel, visait la subvention à l’achat par les minoteries industrielles du blé tendre destiné à la fabrication des farines libres. Le prix de cession aux minotiers a été fixé à 250 DH/ql rendu minoterie. Et la différence entre ce prix et les coûts de revient serait restituée aux négociants en céréales après coup. A en juger d’après les résultats des acquisitions du mois d’octobre, le montant est en moyenne de 120 DH/ql. C’est dire l’importance de l’enveloppe consentie. Mais aussi l’ampleur des arriérés non encore réglés aux importateurs.
Ils cumulent à quelque 2 milliards de DH, selon la profession. Plus grave encore, la moitié du volume des importations effectuées depuis le démarrage de l’opération encombre toujours les aires de stockage chez les négociants. «Serait-on alors en train de constituer des stocks de sécurité aux frais des importateurs?», ironise un professionnel. Et l’option n’est pas totalement écartée. «L’objectif dans l’immédiat, est de constituer un stock de soudure», avoue le directeur général de l’Onicl. «Car l’office a l’obligation de veiller à l’approvisionnement du pays sans pour autant sortir sur le marché. Et les importateurs ont même la latitude de fournir les minoteries sur le disponible ou recourir au marché extérieur, à l’occasion de chaque avis d’appel d’offres.» Mais dans quelles conditions de prix et de flexibilité de l’approvisionnement? Dès lors qu’on annonce l’achat de grosses quantités. Surtout que le système a été mis en place dans la tourmente de la flambée des cours mondiaux, en consacrant un retour en arrière. Avec, à la clé, des mécanismes de prix et de marché gérés par l’Administration en lieu et place d’un négoce libre, mais régulé par l’Etat.
«Du coup, les signaux du marché mondial ne sont pas retransmis sur les prix locaux, en ce sens que les agriculteurs sont en droit de bénéficier de la hausse des cours à l’international, et de le savoir dès la veille de la campagne des semis», dénonce Ahmed Ouayach, président de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (Comader). C’est le minimum qu’il faut espérer dans l’attente d’une refonte en profondeur de la filière céréalière que le patronat agricole croit savoir en cours de préparation. Mais ce qui est déplorable, relève le chef de file des agriculteurs, c’est que le travail se fait sans y associer les professionnels.
A qui profite le système?
A contrario, une baisse des prix mondiaux n’impacte pas les cours des blés offerts localement et des farines qui en proviennent. «Il faut attendre un hypothétique appel d’offres dans une conjoncture favorable pour prétendre à une plus-value», fait remarquer un importateur. En un mot, le système ne profite ni aux négociants, ni aux minotiers et encore moins aux caisses de l’Etat. Car, dans la pratique, il n’existe qu’un seul client, l’Onicl, à qui toutes les offres sont adressées. Et son analyse de la demande est, par la force des choses, purement théorique. Elle peut conduire à une offre pléthorique qui pénalise les négociants. Et c’est le cas actuellement avec des stocks importants, non enlevés et, en conséquence, non rémunérés. Les estimations de l’Onicl tablent sur 8 millions de quintaux dont plus de la moitié est issue des importations. Tout comme elle peut exacerber le risque de déficit de l’offre.
En cause, la lenteur du circuit des appels d’offres dans un marché souvent tendu par les temps qui courent. Et au-delà, les importations par ce circuit n’autorisent que l’achat des blés les moins chers et donc les qualités bas de gamme. In fine, les relations interprofessionnelles «deviennent contraintes sous forme d’agréages des marchandises et d’apposition de cachets pour des bons de livraison», dénonce cet importateur.
Source : Leconomiste
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